LA LUMIÈRE: Culture du Cannabis en Placard
Les plantes utilisent la lumière comme source d'énergie pour réaliser la
photosynthèse, procédé qui consiste à transformer l'eau et le dioxyde de
carbone (C02) en sucre. Le sucre est le composant essentiel de toutes les
plantes. Sans lumière, elles n'ont plus aucun moyen de s'alimenter et elles
meurent.
Par transformation chimique des molécules de sucre, les plantes obtiennent des
hydrates de carbone, c'est-à-dire des molécules plus complexes. Grâce à
l'addition de l'azote, elles produisent des acides aminés. Ces derniers se
regroupent en formant des protéines qui constitueront l'aliment essentiel de
la plante.
Les jardins d'intérieur utilisent l'énergie électrique pour nourrir les plants.
Et comme la marijuana est une plante qui adore le soleil, elle a besoin d'une
importante intensité de lumière pour croître et s'épanouir.
LES SPECTRES LUMINEUX ET LA PHOTOSYNTHÈSE
Pour produire la chlorophylle, les plantes ont besoin d'une lumière
développant des spectres particuliers : principalement le rouge et le bleu.
C'est le spectre chlorophyllien. La chlorophylle utilise un spectre légèrement
différent pour alimenter la photosynthèse, le procédé qui permet d'obtenir le
sucre.
La lumière bleue et la lumière rouge sont les plus efficaces pour la plante,
mais elle peut également se servir de l'orange et, dans une moindre mesure, du
jaune. La plante se développe de façon continue;
CULTURE EN PLACARD
les deux spectres principaux sont donc utilisés en permanence. Le vert est
seulement réfléchi par les plantes, qui en absorbent et en utilisent le moins
possible.
Toute source de lumière a son spectre caractéristique, en rapport avec la
longueur d'ondes de la lumière. Pour l'oeil humain, la lumière du jour à midi
semble neutre; les ampoules à filaments ont une légère teinte rouge; les néons
ont des spectres variés selon leur type; les lampes MH (Métal Halide) ont un
spectre bleu; et les lampes sodium à haute pression ont un aspect rose ambré.
LESTYPES DE LUMIÈRES
LES NÉONS
Jusqu'au début des années quatre-vingt, la plupart des planteurs en chambre
utilisaient des néons pour leurs boutures, pour leurs clones et pour la phase
de croissance. Ces tubes présentent des avantages considérables par rapport
aux ampoules à filaments. Un néon émet trois à cinq fois plus de lumière
qu'une lampe à filament du même wattage.
Les néons standards, c'est-à-dire les tubes de 1,20 m de long, ont aussi leurs
limites. La lumière diffuse sur une surface étendue : la surface entière du
tube; elle n'est donc pas concentrée. Les tubes sont encombrants, d'où un
apport lumineux limité pour une surface donnée. L'appareillage est
généralement placé à quelques centimètres des plants, de manière que la
lumière ne soit pas trop diffuse, perdant ainsi de son intensité. Une fois les
tubes et leurs fixations en place, l'ensemble est difficile à manipuler et
rend l'entretien du jardin d'autant plus délicat.
Les néons ont leur utilité. Ce sont les meilleurs pour le clonage et la
période de croissance; on les utilise donc dans les petits jardins. Ils sont
désormais beaucoup moins volumineux : on peut donc les utiliser en auxiliaire
d'un autre éclairage. Les quincailleries vendent un certain nombre de modèles
de néons à vis utilisables sur un appareillage traditionnel. Ils se
présentent sous différentes formes : depuis la forme circulaire jusqu'à celle
en U. Ils sont pratiques car ils sont compacts, et l'on peut aisément les
répartir autour du jardinet.
Des plantations éclairées par des néons nécessitent au moins trente watts de
puissance par décimètre carré, si l'on veut produire des plantes vigoureuses
et des boutons importants. Il faut en général un tube tous les 10 cm lorsqu'on
utilise des néons de base (1,20 m ou 2,40 m). Avec les nouveaux néons à vis,
qui utilisent des tubes compacts, les lampes peuvent être placées très proches
les unes des autres pour gagner de l'intensité.
La surface interne d'un néon est tapissée de phosphore, qui brille lorsqu'il
est stimulé par le flux des électrons qui le traversent. Les néons sont
répertoriés suivant le spectre de la lumière émise. Pour telle ou telle
période de la croissance de la plante, certains spectres conviennent mieux que
d'autres.
A. Les néons pour l'enracinage et pour la période de croissance
Durant cette période, les plants produisent des rameaux plus courts et plus
trapus s'ils poussent sous une lampe "cool", c'est-à-dire tous les tubes pour
lesquels on trouve la mention "cool" (lumière froide) dans la dénomination, ce
qui signifie qu'ils sont riches en spectre bleu.
Pour la période d'enracinement des boutures, un seul tube tous les trente
centimètres suffit (environ neuf watts par décimètre carré). Une fois que les
plants ont raciné, ils ont besoin de plus de lumière pour bien pousser. Tant
qu'ils sont encore en période de croissance, ils se contenteront de vingt
watts par décimètre carré, mais ils croîtront plus vite si on leur en donne
trente.
Pendant la croissance, évitez les tubes blancs à spectre chaud : tous les
tubes dont la dénomination comprend le terme "warm". Ils risquent de provoquer
un allongement excessif des rameaux et une floraison prématurée. Certains
fabricants produisent des néons spécial croissance fournissant un spectre
lumineux proche de celui de la synthèse chlorophyllienne ou du spectre de la
photosynthèse, ou d'un compromis entre les deux.
Les tubes de croissance peuvent être utilisés pour la culture, seuls ou
combinés avec d'autres tubes. Bien qu'ils produisent au total moins de lumière,
celle qu'ils émettent est plus facilement utilisable par les plants que celle
des tubes standard. Pendant la période de croissance, vous utiliserez les
tubes de croissance à large spectre, ou les tubes à lumière rose (préférable à
la lumière violette). Ils ont en effet plus de bleu et moins de rouge que les
autres : ce qui donne de grosses pousses et réduit la distance entre les
noeuds.
B. La floraison sous néon
Pendant la floraison, les plants peuvent utiliser beaucoup plus de lumière
rouge que pendant la phase de croissance. Les néons adaptés à ce stade de la
croissance sont les tubes "warm white" et "warm white deluxe", les néons à
spectre "incandescent" et les ampoules à économie d'énergie lumière chaude (rougeâtre).
C. L'entretien des néons
En prenant de l'âge, les néons perdent leur efficacité. Après une année
d'utilisation, ils ont perdu en moyenne 25 % de leur potentiel. Ils doivent
donc être remplacés si l'on veut que le jardin continue de prospérer. Les
lumières qui sont allumées et éteintes sans arrêt vieillissent plus vite. Des
parties allant de 7 à 15 cm de chaque côté du tube s'opacifient à cause des
dépôts après un temps d'utilisation assez court. La longueur efficace d'un
tube de 1,20 m n'est que de 1 m; celle d'un tube de 2,40 m n'est que 2,10 m.
D. Les réflecteurs pour néons
Les néons sont disponibles en de nombreuses longueurs, mais les plus
couramment utilisés pour la culture en placard sont ceux de 1,20 et de 2,40 m.
Ce sont les plus pratiques et les plus efficaces.
La plupart des appareillages sont rudimentaires, sans surface réfléchissante
entre les tubes pour renvoyer la lumière vers le bas. Ils perdent donc jusqu'à
40 % de leur lumière. Si possible, nous conseillons donc de monter les tubes
sur réflecteur, avec séparation entre les tubes de manière que la lumière
s'oriente exclusivement vers la plantation. Un bon réflecteur permet de
limiter la perte lumineuse à 20 %. Les systèmes à réflecteur coûtent un peu
plus cher, mais ils sont rentabilisés à long terme car la déperdition de
lumière est moindre.
LES LAMPES À DÉCHARGE DE HAUTE INTENSITÉ (HID)
Les lampes HID sont plus pratiques et plus efficaces que les néons. Les HID de
faible puissance sont quelquefois vendues en quincaillerie et conviennent en
général pour de petites plantations. Les systèmes de forte puissance sont
vendus dans les jardineries.
Ces lampes utilisent de lourds ballasts (9 kg pour la lampe de 400 W ; 15 kg
pour celle de 1000 W), généralement reliés à l'ampoule par un long câble
électrique. Quelques lampes de 400 watts sont vendues avec l'appareillage
intégré dans le même coffrage que le réflecteur. Ces lampes sont difficiles à
déplacer et l'on ne s'en sert pour l'éclairage que lorsque celui-ci est
installé de façon permanente.
Les systèmes HID sont bien plus pratiques d'utilisation que les néons car les
lampes prennent beaucoup moins de place. Comme elles sont de plus forte
puissance, elles sont aussi beaucoup plus efficaces pour produire de la
lumière.
LES LAMPES À IODURE DE MÉTAL (MH)
Les lampes MH émettent une lumière banche aux reflets légèrement bleutés.
Elles sont utilisées généralement dans les stades, les centres de congrès et
en tout lieu où l'on désire obtenir une lumière quasi naturelle. Beaucoup de
jardiniers les utilisent pour l'enracinage et la période de croissance.
Quelques-uns s'en servent en complément des lampes au sodium à haute pression
pour la période de floraison.
Outre les lampes de faible intensité vendues en quincaillerie, les lampes MH
sont disponibles en 175, 250, 400 et 1000 watts. Chaque lampe est livrée avec
son propre appareillage.
Les lampes MH ont une efficacité variant de 35 à 50 % : plus forte est la
puissance, plus efficace sera la lampe. Déplacer l'ampoule et son réflecteur
ne pose aucun problème car l'ensemble est assez léger.
LES LAMPES AU SODIUM HAUTE PRESSION (HPS)
Les lampes au sodium haute pression (HPS) émettent une lumière rose ou ambrée.
Elles sont utilisées pour éclairer les parkings et tous les endroits où la
couleur de la lumière n'a aucune importance. Les HPS sont plus efficaces que
les MH. Elles peuvent être utilisées telles quelles, et elles assureront une
croissance plus rapide que les MH, à la fois pendant la croissance et pendant
la floraison. Il n'est pas nécessaire d'établir une combinaison de lampes dans
la mesure où chacune d'elles possède les spectres lumineux nécessaires à une
croissance correcte.
Soumises aux lampes HPS, quelques variétés de plantes d'intérieur produisent
des fleurs pendant la période de croissance. Cela n'abîme pas le plant, au
contraire, celui-ci fleurira d'autant plus une fois que l'on aura commencé à
forcer la floraison.
Les lampes HPS sont disponibles en 150, 250, 400, 600 et 1000 watts; elles ont
une efficacité de 50 à 55 %. Elles fonctionnent avec un ballast spécifique.
HPS OU MH?
Les HPS émettent plus de lumière dans le spectre rouge que les MH. Le spectre
rouge est utilisé plus efficacement que le spectre bleu pour la photosynthèse
des plants. L'un dans l'autre, les deux types émettent de hauts niveaux de
lumière dans la longueur d'ondes recherchée.
Les HPS facilitent mieux la croissance, car elles émettent plus de lumière
dans un pourcentage plus grand du spectre rouge, offrant donc à la plante plus
d'énergie pour opérer sa photosynthèse.
Les lampes MH ont leur propre utilité. Le haut pourcentage de lumière bleue
qu'elles émettent favorise l'enracinement et donne des plantes moins étirées.
Beaucoup de planteurs les utilisent dans les premiers stades de la croissance
avant de passer aux HPS pour les stades terminaux. Néanmoins, lors d'une
comparaison informelle, ce furent les néons qui produisirent un enracinement
plus important, et des plantes plus solides et plus trapues durant la période
de croissance initiale.
Quelques jardiniers, suivis en cela par les vendeurs de jardineries, affirment
que les combinaisons MH et HPS produisent les croissances les plus rapides.
Personnellement, j'ai observé que des HPS utilisées seules étaient celles qui
permettaient les croissances les plus rapides. Les plants élevés sous HPS sont
légèrement plus allongés et mûrissent une semaine plus tard, mais cela est
largement compensé par une récolte bien plus importante.
Le tableau ci-dessous donne la luminosité émise par chaque lampe, les lumens
obtenus par 100 watts et la surface ainsi couverte.
Si l'on tient compte de la facilité et du côté pratique de l'usage des lampes
HID, sans oublier leur redoutable efficacité, il ne faut pas hésiter à les
recommander pour la plupart des jardins d'intérieur.
WATTS NOMBRE DE NOMBRE
DE SURFACE ÉCLAIRÉE
LUMENS ÉMIS LUMENSI100
W (MI)
100 W incandescent 1750 1750 NIA
néon de 10 cm 2960 7400 0,028‑,056
(CW‑40 W)
néon de 20 cm 5800 7400 0,056‑0,1
12
(cw 40w)
MH 175 W I 4
000 8 000 0,084‑0,
I 68
MH 400 W 40000 10000 0,224‑0,448
MH I000W 125000 12500 0,7‑1,4
H PS I 00 W 9
500 9 500 0,056‑0,
I 4
HPS 150W 16000 10600 0,084‑0,224
HPS400W 50000 12500 0,0224‑0,56
HPS IOOOW 140000 14000 0,7‑1,4
L'INTENSITÉ LUMINEUSE
Les plantations doivent recevoir de 27000 à 45000 lumens au mètre carré, même
si les plants voient leur croissance assurée sous une intensité aussi faible
que 10000 lumens au mètre carré. Plus la lumière est puissante, plus la
récolte se fera vite et en grande quantité. Des plants qui reçoivent
d'importantes quantités de lumière sont plus forts, fleurissent davantage et
de façon plus dense. Avec moins de lumière, ils s'étiolent plus et produisent
des fleurs moins compactes.
Le tableau ci-dessous donne les taux de lumière approximatifs reçus par des
jardins de différentes tailles équipés de réflecteurs efficaces. (In a déduit
du total 20 % de la lumière émise pour corriger les défauts des réflecteurs et
pour tenir compte de la lumière qui n'atteint pas le jardin. La lumière en
effet n'est jamais distribuée de façon égale : certaines parties du jardinet
en reçoivent plus que d'autres.
LUMIÈRE ET RÉFLECTEURS
La lumière solaire nous provient d'une source très lointaine; les rayons
lumineux qui atteignent une petite partie de la croûte terrestre (disons un
jardin de 3 m de large) sont virtuellement parallèles. Pour la même raison,
leur intensité est la même du haut en bas d'une plante d'un mètre.
La lumière provenant de lampes ou de tubes diffuse, elle, au contraire, dans
toutes les directions. À mesure que la distance de la lampe augmente,
l'intensité de la lumière décroît. La lumière n'est pas perdue pour autant,
simplement le même volume de lumière se disperse sur une plus grande surface.
Les lampes HID et leurs réflecteurs se présentent sous deux formes verticale
ou horizontale.
Les lampes horizontales émettent de la lumière vers le bas, puisque celle-ci
est émise tout le long de l'ampoule. Un petit réflecteur suffit donc à diriger
le reste de la lumière vers le bas.
Les lampes verticales émettent la plus grande partie de leur lumière
horizontalement. Pour que celle-ci atteigne le jardinet, il faut la réfléchir
vers le bas en utilisant un grand (et donc encombrant) réflecteur. Les
fabricants ont inventé des systèmes de lampes à capuchon ingénieux et
novateurs, mais aucun ne possède l'efficacité d'une lampe horizontale.
Les lampes horizontales ont plusieurs autres avantages sur les verticales :
elles prennent moins de place en hauteur, et les réflecteurs sont beaucoup
moins importants. L'un dans l'autre, elles s'avèrent la meilleure
configuration pour les jardins d'intérieur.
Les réflecteurs en aluminium sont les plus performants, davantage encore que
ceux qui sont simplement blancs. Les réflecteurs en acier inoxydable absorbent
une bonne partie du spectre de la lumière et sont donc à proscrire.
Dans son livre Gardening Indoors witJi HID Lights (Jardinage intérieur sous
lumière HID), George Van Patten livre son expérience, et montre que la
quantité de lumière qui parvient sur la plantation varie de façon considérable
suivant le réflecteur utilisé. Il prouve que les articles les plus efficaces
sont les modèles Hydrofarm et Superior Growers, équipés de réflecteurs à
doubles paraboles.
QUANTITÉ
DE KILOWATTS/HEURE SELON
LA
PUISSANCE DES LAMPES UTILISÉES
HEURES PAR JOUR HEURES
PAR MOIS
12 18 24 12 18 24
175 Watts 2,1 3,15 4,2 63 95 126
250 Watts 3 4,5 6 90 1
35 180
400 Watts 4,8 7,2 9,6 144 216 288
I 000 Watts 1 2 18 24 360 540 720
LES COÛTS
À l'achat, les systèmes sodium hauts pression sont les plus chers. Les lampes
MH sont un peu meilleur marché et les néons les plus économiques. Toutefois,
cela ne représente que finvestissement initial. Si l'on calcule le coût par
unité de lumière produite, l'échelle s'inverse. Les lampes au sodium
deviennent les moins chères, suivies par les lampes MH. Ce sont les néons qui
reviennent le plus cher.
La véritable question est la suivante : quel sera le montant de la note
d'électricité? Le tableau ci-dessous montre la note d'électricité
approximative à laquelle un jardinier peut s'attendre. Sans oublier qu'en
dehors des lumières elles-mêmes, le jardin nécessite des appareillages
utilisant également l'électricité : pour le chauffage, la climatisation, les
pompes à eau, les ventilateurs, etc.
LES ACCESSOIRES D'ÉCLAIRAGE
.
En extérieur, les plantes reçoivent de la lumière venant de plusieurs
directions. Selon le moment de la journée, le soleil les baigne de sa lumière
en commençant par l'est et finissant par l'ouest. Le feuillage à l'ombre
durant la première partie de la journée reçoit la lumière en plein durant la
seconde. Si le temps est nuageux, la lumière se disperse et le feuillage
reçoit en son entier une lumière à peu près uniforme.
COÛT ET LUMINOSITÉ
DES DIFFÉRENTES LAMPES
TYPES INTENSITÉ LUMINEUSE COÛT
DE LAMPES en LUMENS pour 100 WATTS pour
une heure (en francs)
I 00 W 1Kw/h
= 0,5 1 85 F
Incandescent 1,750 1,750 0,053
40W CW FL 2,960 7,400 0,021
175 W MH 14,000 8,000 0,091
400W MH 40,000 10,000 0,21
I 000 W MH 125,000 12,500 0,58
I00W HPS 9,500 9,500 0,053
400 W
HPS 50,000 12,500 0,21
I 000 W
HPS 140,000 14,000 0,518
En intérieur, les plants soumis à une lumière fixe ont évidemment des
parties qui sont toujours éclairées alors que d'autres ne le sont jamais. Si
la lumière est placée de façon centrale, les plants du milieu recevront
forcément plus de lumière que ceux de la périphérie.
LES ÉCLAIRAGES MOBILES
Les "chariots" à lumière ont été inventés pour résoudre ces problèmes de
distribution. Le chariot fait aller et venir la lampe sur un parcours fixe, de
façon que le jardin en son entier reçoive la totalité de la lumière à un
moment ou à un autre. Certains chariots ont des fréquences rapides, la course
entière ne dépassant pas la minute pour l'ensemble du jardin. D'autres sont
plus lents. Quelle que soit la vitesse adoptée, il en résulte de toute manière
un mieux pour la plantation. Les plants se développent de façon harmonieuse.
Ils ne s'étirent pas comme ils le feraient sous une source de lumière fixe. Au
contraire, ils poussent plus droits et sont plus symétriques. Les systèmes
rotatifs sont plus efficaces sur les surfaces carrées, tandis que les systèmes
sur rails (avant-arrière) le sont pour des surfaces rectangulaires.
LES MATÉRIAUX RÉFLÉCHISSANTS
La lumière électrique revient cher; il est donc souhaitable d'éviter toute
déperdition. Les jardiniers d'intérieur se servent de matériaux
réfléchissants pour récupérer la lumière qui irait sans cela se perdre dans
des endroits pour eux inutiles. Ils couvrent donc les murs de peinture blanche
mate, de feuilles d'aluminium ou de papier cadeau métallisé, de Mylar, de
feuilles de polyéthylène blanc ou de polystyrène.
Le blanc mat réfléchit la lumière, ce qui fait que celle-ci se distribue de
manière plus uniforme sur la surface du jardin. Quelques peintures blanches
spécialement étudiées pour les serres contiennent du titane, ce qui assure un
pouvoir réfléchissant maximum.
Les feuilles d'aluminium ont également un fort pouvoir réfléchissant et sont
très bon marché. La meilleure manière de les utiliser est d'en tapisser les
murs, et non pas de se contenter de les suspendre. C'est le format le plus
large qui est le plus intéressant. Utiliser l'envers de la feuille car il
diffracte la lumière.
Le papier cadeau métallisé a un fort pouvoir réfléchissant, il est bon marché
et plus facile à utiliser que les feuilles d'aluminium. On le trouve en
plusieurs largeurs et en plusieurs longueurs. La section métallisée est
apposée sur une couche de papier, ce qui l'empêche de se froisser et permet
également de le remplacer facilement s'il est souillé. Ces deux derniers
matériaux sont totalement opaques; ils peuvent donc également servir pour
calfeutrer la plantation, c'est-à-dire la mettre à l'abri de toute lumière
inopportune.
Le Mylar est un plastique métallisé qu'on trouve en jardinerie et dans
différents magasins. Il est vendu en rouleaux de grande largeur, ce qui rend
sa pose plus rapide. La couche métallique disparaît si elle est mise en
contact avec certains produits chimiques. Malgré un excellent pouvoir
réfléchissant, il n'est pas opaque, ce qui signifie qu'un jardin éclairé peut
être vu par transparence.
Le polyéthylène blanc est peu cher, convenablement réfléchissant, facilement
installable et lavable. Il est disponible en de très nombreuses largeurs et,
en plus de ses qualités réfléchissantes, il est imperméable. C'est bien
souvent le matériau préféré des jardiniers. On le trouve parfois en biface, un
côté blanc, un côté noir, ce qui le rend opaque. Il peut alors être utilisé
pour construire de véritables murs à (intérieur d'un espace plus grand : il
suffit de le suspendre au plafond ou de le monter sur un châssis léger. Il est
facile à travailler et peut être installé rapidement.
La mousse de polystyrène est un isolant extrêmement réfléchissant et très
facile d'emploi. Du fait de sa rigidité, on peut la suspendre au plafond pour
créer des espaces, on peut la fixer au mur sur un châssis léger; on peut même
simplement l'appuyer sur la structure existante du jardin. Le matériau est
léger, facile à transporter, et il peut retrouver sa blancheur originelle une
fois nettoyé avec un simple détergent ménager.
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